La constance n’était pas le point fort de Koichi, pourtant dès qu’il était question de provoquer Natsume, il était près à tout même s’il devait pour cela sacrifier une partie de son temps libre. C’est pour ça que la résolution qu’il avait prise l’an dernier d’aller courir le plus régulièrement possible juste pour être sûr de remporter toute forme de compétition physique contre sa demi-sœur était toujours d’actualité.
Et pour honorer cet engagement, il avait choisit de descendre sur le terrain ce matin. Le vent un peu froid rougissait ses joues et faisait voler ses mèches de cheveux blondes dans toutes les directions, tandis que les nuages gris s’amoncelaient. Il allait probablement pleuvoir mais l’idée de cet opposant à sa course ne faisait que renforcer sa détermination et le plaisir qu’il ressentait à la simple idée que sa simple volonté lui permettrait de surmonter l’obstacle désagréable.
Il inspira profondément et commença son échauffement à petite foulée pour laisser le temps à son organisme de s’adapter à l’effort qu’il allait fournir. Quand il se sentit fin prêt il retira son sweat-shirt qu’il déposa sur la barrière et entama les tours de piste. Pendant une bonne demi-heure de minutes il courut sans s’arrêter, ni prêter attention à celui (ou celle) qui venait d’entrer sur le terrain de sport.
Koichi estima son contrat rempli, il avait pas mal sué mais les quelques gouttes salées qui atteignirent ses lèvres avaient le goût de l’insatisfaction. Quelque part demeurait le sentiment qu’il n’avait pas usé de toutes ses forces et que quelque part dans son corps demeuraient encore des réserves d’énergie inutilisées et qui ne demandaient qu’à être déployées. Depuis qu’il avait pris la résolution de s’entraîner régulièrement, sa musculature ne s’était pas vraiment développée mais il lui semblait que sa résistance s’était accrût et que désormais il lui faudrait augmenter l’intensité de l’effort pour épuiser jusqu’à ses dernières forces.
Il en vint donc à la conclusion que le meilleur moyen pour se sentir totalement vidé était série de sprint. Se plaçant donc non loin des gradins il entama une course effrénée jusqu’à l’autre bout de la piste. Mais une seule longueur serait insuffisante, il lui fallait accumuler une deuxième, puis une troisième, puis une quatrième mais durant la cinquième sa jambe gauche faiblit subitement. Il avait atteint et même légèrement dépassé son objectif. La sanction fut immédiate et il s’écroula lourdement au sol
« Aïe ! Bordel… »
Il venait de se retrouver à quatre pattes sur le bitume, s’appuyant sur son genou gauche il ressentit une vive douleur. Il l’inspecta et s’aperçut que son jogging était troué et que son genou couvert d’asphalte saignait abondamment. Il y porta ses mains qui elles aussi étaient écorchées. Jurant il releva la tête et là l’aperçut. Putain, c’est pas vrai, pensa t’il, pourquoi faut toujours qu’il y’ait quelqu’un quand je me craque.
Il fit de son mieux pour se relever dignement tout en détournant les yeux pour éviter de voir le visage de la personne qui courait vers lui. Il prît sur lui même pour que la réponse qu'il allait formuler ne soit pas une série de juron mais celle du fils de bonne famille qu'il était.
« Non, non je vais bien ne vous en faîtes pas… »